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NOTRE DAME DE LURE |
« L’Eglise de Notre-Dame de Lure, lieu de pèlerinage et de tranquillité depuis des siècles, est située sur le versant méridional de la montagne, à quelques 1200 mètres d’altitude, au fond de la combe de Morteiron, du nom de la source qui y coule
Elle est la seule partie conservée de l’Abbaye qui fut créée en ce même lieu au cours du dernier quart du XII ème siècle, par Guigues de Revel, abbé de Boscodon près d’Embrun»
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LES FONDATIONS DE L’ABBAYE AU XII ème SIECLE
Une tradition moderne datant du XVII ème siècle, veut que le site ait été sanctifié par la présence au début du VI ème siècle de l’ermite Donat, et qu’un monastère y fut érigé par son ami Marius, abbé de Bodon.
Mais, il semblerait que les fondations de l’abbaye ne remontent pas en deçà du XIIème siècle, date à laquelle les premiers actes entre seigneurs et propriétaires locaux donnèrent le lieu de Lure à Guigues de Revel.
Ce premier acte, passé à Redortiers, près de Banon, vers 1160, fut suivi de beaucoup d ‘autres dans les années suivantes, afin de confirmer cette donation (en 1165, en présence du Comte de Forcalquier Guillaume en personne, protecteur-né et co-fondateur de l’abbaye, puis en 1191 et en 1207)
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APOGEE ET PROSPERITE : XII ET XIII ème SIECLES
Rapidement, la jeune abbaye prospéra, témoin la multiplication des donations qui lui furent faites et le nombre de prieurés qui lui furent affectés, tous situés pour la plupart dans la vallée de la Durance.
D’autres abbayes furent construites non loin, signe encore de la prospérité de l’Ordre des Chalais. Ainsi en 1185, Clausonne, dans les Hautes-Alpes entre Serres et Barcillonnette, et surtout en 1190, Clairecombe à l’ouest de Ribiers et à quelques heures de marche seulement de Lure.
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L’abbaye accueillait une vingtaine de moines et autant de frères convers, ainsi que quelques donats.
Les moines vêtus de blanc suivaient la règle bénédictine et partageaient leurs journées entre la prière et le travail manuel.
Les frères convers et les donats, habillés comme les paysans, étaient chargés du travail forestier et de l’élevage (porcin et ovin principalement)
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LA DECADENCE
En 1317, le rattachement au chapitre régulier de l’Ordre de St Augustin de l’église cathédrale d’Avignon (devenu la capitale de la Chrétienté en 1305 avec le transfert du siège de la papauté par le pape Clément V), sonne le glas de l’abbaye et de l’ordre des Chalais.
La Chartre des Chalais du 2 juin 1318 par le pape Jean XXII, détaille la situation ainsi :
Le titre d’Abbé de Lure est conservé,
Les moines seront désormais appelés « chanoines de l’église d’Avignon »,
12 moines, y compris l’abbé, continueront à résider à Lure, tandis que les autres seront amenés à vivre en Avignon.
En cas de décès de l’abbé, le remplaçant sera nommé par l’église d’Avignon.
Peu à peu, l’abbaye est désertée par un clergé désormais peu désireux d’être confronté au rigoureux climat de Lure
En 1481, elle est sécularisée et c’est la fin de l’abbaye.
Son titulaire, le commende, appartient au clergé séculier, n’est plus soumis à résidence, mais en recueille les bénéfices et doit en assurer le service.
A la fin du XVI ème siècle, le service est interrompu et le monastère abandonné.
Peu à peu, la nature reprend ses droits sur les lieux et l’ancienne abbaye connaît le premier outrage, celui du temps qui passe et qui n’épargne rien ni personne.
En 1636, par acte du 2 mars, les consuls de St Etienne les Orgues décident de reconstruire l’église, dont le chevet est à moitié enterré et d’y susciter un pèlerinage.
On entreprend la restauration de l’ermitage et le XVII ème siècle voit l’essor d’un pèlerinage à la Vierge. De nombreux miracles sont accomplis et attestés en 1655 par l’évêque de Sisteron, qui sera suivit d’une bulle du pape Alexandre VII (26 avril 1656) approuvant la création d’une confrérie « Notre-Dame de Lure ».
En 1737, Monseigneur Lafitau, évêque de Sisteron, republiera la bulle papale de 1656 afin de ranimer la ferveur des fidèles.
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LA REVOLUTION
En 1790, c’est la confiscation des domaines de l’ancienne abbaye de Lure comme biens nationaux.
En 1791, on vent ses terres agricoles aux particuliers
Le 4 avril 1791, la Municipalité de Saint Etienne les Orgues achète l’église, des terres, des hermas et des bois sis au désert de N.D de Lure, conservant de ce fait dans son patrimoine la source de Morteiron, une des sources la plus importante de Lure.
Sous la Terreur, les pèlerinages sont interdits par les sans-culottes et l’église est même vandalisée. La Vierge en bois dorée du XVIII ème siècle ne sera sauvée que par l’intervention du frère Paul Pallet, ermite et gardien de Lure, qui la soustraira au vandalisme en la cachant près de la source.
Saint Etienne les Orgues deviendra même Montlure (1794-1795).
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LE CONCORDAT
Le 25 mai 1801, c’est la reprise des pèlerinages, et dès 1813 des aménagements sont réalisés afin d’en faciliter l’accès :
1813, le chemin de la Combe est aménagé,
1824, 22 tilleuls (qui ont désormais une grande part dans le charme qui se dégage de Notre-Dame de Lure) sont plantés le long de ce chemin, en contre-bas de l’église,
1828, des réparations importantes sont réalisées à l’ermitage
1829, l’intérieur de l’église est repeint,
1879, c’est au tour de la façade méridionale d’être réaménagée,
Quelques années plus tard, on élargira le portail de cette dernière.
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