PROMENADE

Plus qu’une véritable curiosité architecturale, c’est le nom même de ce village qui suscite l’interrogation.

« Mala fogacia » (mauvaise fougasse) ou « Mala tortela » (mauvaise tourte), sont les curieux sobriquets que le hameau reçu dès le XII siècle, sans doute à cause de l’absence totale de source sur son territoire qui obligeait ses habitants à stocker dans les citernes une eau de pluie dont la mauvaise qualité semble être à l’origine d’un pain de piètre valeur.

Mais rassurez vous, plus rien ne justifie de nos jours cette mauvaise réputation. Au contraire, son « bistrot de pays », Le Fougassais, vous enchantera les papilles !

La petite taille du village, avec ses rues aux passages couverts et ses portes surmontées de linteaux gothiques et renaissance, n’en rendra pas moins la promenade intéressante et agréable.

Arrivé sur la place Jean Joselet récemment restaurée, vous pourrez profiter de l’élégance austère de l’Eglise Saint Jean Baptiste rare spécimen du premier art roman, avec son clocher carré à colonnettes qui lui confère un aspect solide et trapu.

Au-dessus du village, vous verrez un beau pigeonnier et son château du XVI siècle (propriété privée) avec son mur d’enclos en pierres sèches, au corps rectangulaire assez bas surmonté d’un étage et dont un des linteaux de portes est frappé du « S » couronné de la ville de Sisteron.

Sans oublier la magnifique vue offerte sur les pénitents de Mées, qui se distinguent aussi de la route lorsque l’on rejoint Mallefougasse par Cruis.

HISTOIRE

Comme se fut souvent le cas en Haute-provence, l’actuel village a pour origine un petit bourg nommé Consonoves et situé plus au Nord-Ouest, le long de la via gallo-romaine.

Détruit fin XIV siècle par Raymond de Turenne, comme bon nombre d’autres villages provencaux, Mallefougasse attendra le début du XVI siècle pour voir à nouveau du monde se regrouper autour de son église délabrée et un siècle encore pour connaître une véritable renaissance grâce à une situation économique générale favorable (exploitation des terres à blé, du bois de chêne pour la tonnellerie, etc.)

Toutefois, Mallefougasse ne se développera jamais beaucoup et ce, malgré l’annexion de Consonoves en 1807 et celle de Augès (dont le nom subsiste accolé à celui de Mallefougasse) en 1975.